Ce qu’en disent les participants

Ce qu’en disent les participants

En fin de formation, chaque participant rencontre un formateur Prélude pour faire le bilan de la formation. Plusieurs questions sont systématiquement posées, dont la suivante :

Que diriez-vous à un ami qui doit suivre la formation ?

« Vas-y, au moins t’iras pas en prison. Non ouais, ça évite des problèmes avec la justice, de un, et puis de deux, ben humainement aussi, ça peut faire un déclic pour certains… pour d’autres non. Mais je crois que, pour ceux qui sont vraiment bien ancrés dans leur vie, ça peut leur faire du bien. Style ce participant, je le verrais mal tomber en prison pour trois claques, il a une famille, il a des enfants, il a des circonstances quoi. Alors bien sûr, ça sauve quoi… Parce que c’est facile de mettre en prison, mais après, je ne pense pas que chaque juge se dit « ah mais qu’est-ce qu’il y a derrière lui ? ». Ils s’en foutent quoi. Ils mettent en prison, point barre. Alors que t’as tellement de choses à perdre quand tu rentres en prison… logement, finance, famille, liens… qu’on perd quoi. »

« Ah, je lui dirais que ça va, c’est cool, ça passe. »

« Ben qu’il doit pas avoir peur. Je lui dirais franchement que c’était très cool de passer les 50h, même si c’est long. Eh ben, c’était des bons conseils. Tout ce que j’ai appris, eh bien, je retiendrai une leçon. Que ça m’a permis d’évoluer dans beaucoup de choses. »

« Je lui dirais de la faire, de A à Z, bon, c’est vrai que c’est 50h…mais on les sent pas passer, parce qu’il y a une cohésion de groupe, les formateurs sont très très bien, les activités sont bien amenées, bien pensées pour les divers thèmes abordés ensemble. Je lui conseille de le faire. »

« Il faut y aller et continuer et aussi bien être attentif, parce que c’est très bien et c’est constructif, voilà… parce que, si quelque chose est bien pour soi –même, il faut y aller. »

« A un ami, je lui dirais que moi, j’ai bien vécu cette formation. Je pense que ça dépend du groupe dans lequel il devrait la faire. »

« A un ami, je n’en parlerais pas. Ou je dirais de la faire, de tenir bon. Ca ouvre sur d’autres trucs, on apprend sur les conséquences pour soi et pour les victimes. C’est un suivi ! C’est 50 heures mais sur 3 mois, donc on réfléchit pendant tout ce temps là, en dehors des séances de formation aussi. »

« A un ami, je lui conseillerais. C’est aussi un rappel des règles, des lois. On s’est tous bien lâché dans le groupe, c’est qu’on en avait besoin : on était chez le psy, sur un fauteuil. La formation, ça évite quelque chose, c’est le début de quelque chose. Elle pourrait être proposée à des jeunes délinquants pour les faire grandir, pour voir le vrai, car ils vivent dans le faux en prenant exemple sur des grands frères. Par rapport aux faits, c’est comme si on se voit nous-même de l’extérieur. On comprend mieux le pourquoi et le comment. En tous cas, je ne m’étais pas rendu compte avant la formation que j’avais besoin de me vider. Ca m’a trop fait du bien d’arriver à au moins parler, de me confier. J’avais vu trop de psy avant, dans les centres, et ça me dégoute. A la formation, je me suis senti écouté, compris, et ça m’a fait du bien. Je retournerai peut être chez un psy, si il m’écoute comme ça. »

« Je lui dirai que c’est une bonne expérience.  Il va apprendre sur la justice, peut-être aussi de la confiance en soi pour aller vers les autres. Moi j’en ai gagné quand même. Je manque de confiance en moi et cela m’a fait du bien. »

« C’est chouette (rires)… Vas-y fais tout jusqu’au bout, surtout si t’es avec X et Y (noms de deux formateurs Prélude)… Non je rigole… »

« Je lui dirais d’y aller, parce que ce genre de chance, on l’a qu’une fois, et que ce genre de formation pourrait lui apporter beaucoup, pourrait peut-être lui permettre de prendre du recul et avoir de bonnes idées ou heu… de penser autrement. Donc que ça serait vachement bien qu’il aille jusqu’au bout. »

« Qu’il a bien raison parce que ça va vraiment l’aider. S’il le veut ben… Il pourra vraiment changer donc… Enfin changer non, mais faire attention à gérer ce qu’il peut faire. »

« Ca va être long… Mais ça dépend les faits pour lesquels il doit la faire. Comme je dis, pour des faits d’attouchements, je vais peut-être le raisonner : « écoute bien ce qu’ils disent, parce qu’après ça, c’est la prison, t’auras pas le choix. Suis la formation jusqu’au bout. C’est ça le but. ». Enfin, le but c’est pour des gens qui font des grosses bêtises, parce qu’un psychologue, il est pas toujours là pour le raisonner. On parle plus en profondeur avec la formation, on va plus chercher les détails, que le juge, il ne va pas chercher plus loin dans les détails. Ca va peut-être faire un petit déclic du fait de ce qu’il a fait, qu’il va en parler en groupe. Ce sera plus dur pour lui d’en parler dans un groupe qu’il a fait des attouchements à quelqu’un et si le groupe va l’accepter ou pas. »

« Ben je lui dirais de le faire jusqu’au bout, que c’est mieux de faire ça que… ben une peine de travaux ou la prison tout court. Qu’il la fasse ouais, jusqu’au bout… Que ça va vite, enfin ça va vite… ça dépend. Mieux qu’une peine de travail ? (question du formateur) Ben déjà, c’est pas physique… ouais, c’est mieux qu’une peine de travail où tu dois travailler pour l’état, on va dire… Là, c’est pour nous. »

Par souci d’impartialité, nous avons retranscrit les réponses données par les participants qui se sont prêtés au jeu, en juin 2016 sur Bruxelles, Charleroi et Tournai. Nous n’avons pas fait de sélection.